Dans un contexte industriel, la cybersécurité ne concerne pas uniquement les systèmes informatiques (IT – Information Technology), mais également les systèmes opérationnels (OT – Operational Technology), qui pilotent les équipements de production et les infrastructures industrielles. Les attaques ciblant ces environnements passent souvent par les systèmes IT avant d’impacter les systèmes OT, comme en témoignent les cyberattaques ayant paralysé des sites de production via des ransomwares.
Pour assurer la résilience des infrastructures IT/OT et se conformer aux exigences de NIS 2, voici différentes recommandations pour auditer vos systèmes et évaluer votre niveau de protection face aux cybermenaces.
Inventaire et gestion des actifs
Une cartographie précise des actifs IT/OT est indispensable pour identifier les points d’entrée potentiels des cyberattaques.
- Recensez l’ensemble des équipements connectés, y compris les capteurs industriels et les automates.
- Assurez un suivi en temps réel des actifs grâce à des solutions de gestion des ressources IT/OT.
Analyse des risques et évaluation des menaces
Une approche basée sur les risques permet de prioriser les actions de sécurisation en fonction de l’impact potentiel sur les opérations industrielles.
- Utiliser des méthodologies reconnues (NIST RMF, ISO 31000) pour identifier et évaluer les menaces spécifiques à vos environnements.
- Cartographier les chemins d’attaque potentiels (ex. : une infection par l’IT peut induire une propagation vers l’OT).
- Élaborer une matrice de criticité pour hiérarchiser les risques et adapter les mesures de protection.
Sécurisation physique et environnementale
Un système bien protégé numériquement peut rester vulnérable si l’accès physique aux équipements critiques est insuffisamment contrôlé.
- Renforcer le contrôle d’accès aux salles serveurs et aux infrastructures OT sensibles.
- Mettre en place des mécanismes de surveillance physique (caméras, alarmes, badges d’accès).
- Anticiper les risques environnementaux (incendie, panne électrique, conditions climatiques extrêmes).
Gestion des configurations et durcissement des systèmes
Les mauvaises configurations des équipements IT/OT sont une faille majeure exploitée par les attaquants.
- Appliquer des guides de durcissement (CIS, ANSSI, IEC 62443) sur les systèmes et équipements OT.
- Désactiver les services non essentiels et restreindre les accès aux protocoles industriels sensibles (Modbus, OPC UA, etc.).
Gestion des mises à jour et des correctifs de sécurité
L’absence de mise à jour des équipements OT est un facteur de risque majeur.
- Mettre en place un processus de gestion des patches tout en prenant en compte les contraintes opérationnelles (tests en environnement hors production avant déploiement).
- En cas d’impossibilité de mise à jour immédiate, appliquer des mesures compensatoires : segmentation réseau, limitation des accès, durcissement des configurations.
Gestion des accès et des identités
La compromission d’un compte administrateur peut ouvrir la voie à une attaque de grande ampleur.
- Mettre en place une authentification forte (MFA) pour tous les accès sensibles.
- Appliquer le principe du moindre privilège et renforcer la gestion des comptes à privilèges (PAM – Privileged Access Management).
Surveillance et détection des intrusions
Une attaque peut passer inaperçue si aucun mécanisme de détection avancée n’est en place.
- Déployer des solutions SIEM et IDS/IPS adaptées aux environnements IT/OT.
- Établir un SOC (Security Operations Center) avec une veille permanente sur les menaces ciblant les infrastructures industrielles.
Segmentation et isolation des réseaux
Un virus propagé sur un réseau plat peut facilement atteindre l’ensemble des équipements critiques.
- Implémenter une segmentation stricte des réseaux IT et OT à l’aide de pare-feux et VLANs.
- Appliquer le modèle Zero Trust pour limiter les déplacements latéraux des cyberattaquants.
Plan de réponse aux incidents et gestion de crise
En cas d’attaque, une réaction trop lente peut causer des interruptions majeures de production.
- Définir des procédures précises pour chaque type d’incident cyber.
- Organiser des exercices de simulation de crise (Tabletop Exercises, Red Team).
Conformité réglementaire et suivi des normes
Respecter les référentiels de cybersécurité garantit une meilleure résilience et une conformité aux obligations légales.
- Auditer régulièrement les systèmes pour s’assurer de la conformité avec ISO 27001, IEC 62443, NIST, NIS 2.
- Identifier les écarts de conformité et établir un plan d’amélioration continue.
Sensibilisation et formation des équipes
L’humain est souvent le maillon faible de la cybersécurité.
- Organiser des formations régulières sur les cybermenaces (phishing, ransomware, compromission de comptes).
- Mettre en place des campagnes de tests internes (ex. : envoi simulé d’e-mails frauduleux pour évaluer la réaction des employés).
Tests d’intrusion et simulations de cyberattaques
Tester les défenses en conditions réelles permet d’identifier les failles avant qu’un attaquant ne le fasse.
- Réaliser des tests d’intrusion réguliers pour détecter les vulnérabilités exploitables.
- Mettre en place des exercices Red Team vs Blue Team pour tester la capacité de défense face à une attaque simulée.
L’adoption de la directive NIS 2 impose aux organisations une approche plus rigoureuse en matière de cybersécurité. En appliquant ces recommandations, les entreprises peuvent non seulement se mettre en conformité avec la réglementation, mais aussi renforcer la résilience de leurs systèmes IT/OT face aux cybermenaces.
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